Arrêtez d’enseigner la théorie de la plongée à vos candidats Divemaster

Si le titre de ce blog a retenu votre attention, c’est génial. Beaucoup de PADI® Instructors trouvent que l’enseignement de la théorie de la plongée ne fait pas partie de la liste des choses qu’ils préfèrent faire, et quelques-uns sont même intimidés par cela. Même si cela vous convient, vous préférez peut-être passer votre temps avec les candidats PADI Divemaster à faire un peu plus de travail pratique. Rassurez-vous, vos candidats continueront à apprendre la théorie de la plongée (les normes l’exigent) – vous allez juste arrêter de l’enseigner, ou du moins l’enseigner moins souvent.

Parler de manière plus générale

Avant de voir comment aborder l’apprentissage de la théorie de la plongée, revenons sur l’enseignement du cours PADI Divemaster de manière plus générale. Parce qu’il s’agit de former des leaders de demain, les nouveaux instructeurs pensent souvent que c’est l’un des cours les plus difficiles à enseigner – mais, avec les bonnes approches, c’est l’un des plus faciles. Par rapport au cours PADI Open Water Diver, les exigences en matière de connaissances et de compétences sont évidemment beaucoup plus élevées et la durée du cours est plus longue, mais en général (il y a toujours des exceptions), les candidats PADI Divemaster diffèrent considérablement des élèves de niveau inférieur, et cela affecte énormément (et simplifie) la façon dont vous abordez le cours.

Des passionnés de plongée. Contrairement aux plongeurs débutants, les candidats PADI Divemaster sont très impliqués dans la plongée. Ils sont passés par plusieurs niveaux de formation, ont plongé de nombreuses fois, possèdent presque toujours leur propre équipement et ont choisi d’accéder aux niveaux de leadership. Cela signifie qu’ils sont motivés, impliqués dans l’apprentissage et, avec des conseils, autonomes.

Un contexte important. Parce qu’ils sont des plongeurs expérimentés, par rapport aux débutants, les candidats Divemaster ont déjà une vaste base de connaissances/compétences en matière de plongée, ce qui facilite l’apprentissage de nouvelles connaissances et compétences. En effet, comme le montre la psychologie de l’éducation, nous apprenons en créant des associations entre des informations contextuelles nouvelles et existantes. Plus il y a de ces dernières, plus nous apprenons facilement et l’instruction peut être beaucoup moins linéaire. Ainsi, bien que vos candidats PADI Divemaster doivent atteindre un niveau de maîtrise plus élevé et plus étendu, ils ont déjà beaucoup appris et sont prêts pour cela.

De nombreux éléments ne sont pas nouveaux. Les candidats Divemaster connaissent déjà les bases de ce que font les leaders de plongée, et le cours se concentre vraiment sur la réflexion à ce sujet et sur les détails qui ne sont peut-être pas évidents. Par exemple, en tant qu’élèves, les candidats PADI Divemaster ont vu les Divemasters en action avec les instructeurs, et savent déjà que leurs fonctions incluent le suivi des élèves en formation, l’aide à la logistique, l’assistance aux démonstrations à deux personnes et ainsi de suite. Ils savent généralement ce qu’il faut faire, donc ils apprennent les différentes options de positionnement, ce qu’il faut surveiller, les erreurs à éviter, la communication avec les instructeurs, etc. – Ce que vous connaissez bien.

• Encadrer, ne pas enseigner. Les candidats PADI Divemaster sont plus des lycéens que des élèves de base, donc une approche de mentorat/coaching qui conseille et guide est souvent préférable à un cours magistral. Pensez maître-apprenti ou professeur-élève diplômé si vous voulez.
• Donner des tâches. Le cours PADI Divemaster comporte beaucoup d’ateliers pratiques, mais une grande partie se prête à des tâches et des projets. Faites savoir aux candidats quand l’étude indépendante, les cartes, les plans d’assistance d’urgence, etc. sont dus et quelles sont les exigences, puis laissez-les faire, en sachant qu’ils peuvent obtenir vos conseils si nécessaire.
• Remédiation en situation réelle. Prévoyez des séances de suivi et de remédiation en même temps que les plongées, si possible. Si un candidat a des difficultés avec quelque chose, l’idéal est de travailler sur ce point en l’appliquant dans le monde réel, ou en le simulant. Par exemple, si un candidat a du mal à reconnaître le stress chez les plongeurs débutants, discutez-en, mais demandez-lui ensuite d’observer les signes de stress lors de votre prochaine session en piscine du cours Open Water Diver, suivie d’une conversation à ce sujet après celle-ci.
• Ce n’est pas grave d’en savoir moins sur quelque chose. Les candidats Divemaster sont des plongeurs enthousiastes et expérimentés qui accèdent à des postes clés. Ne soyez donc pas surpris s’ils savent ou font certaines choses mieux que vous. Parce que nous avons tous nos points forts, en fait, il serait plus surprenant qu’ils n’en aient pas. Tirez-en parti en apprenant de vos candidats et en les incitant à faire équipe afin de partager leurs connaissances et de s’entraider. De même, il n’y a pas de mal à ne pas connaître la réponse à une question d’ordre général – faites des recherches ensemble de sorte que vous puissiez guider les candidats vers l’information nécessaire.

Théorie de la plongée

Appliquons maintenant ces concepts à la théorie de la plongée :

• Utiliser les outils. À moins que ces outils ne soient pas disponibles dans une langue que le candidat comprend, l’étude indépendante avec le Divemaster eLearning® (révision de la théorie de la plongée), la Théorie de la plongée en ligne, le mode d’emploi et le guide d’instruction de la RDP et/ou l’Encyclopédie PADI de la plongée récréative devraient couvrir la majeure partie de l’apprentissage de la théorie de la plongée. Attribuez des dates à respecter et laissez-les faire.
• Effectuer une remédiation prescriptive. En utilisant les résultats des révisions des connaissances, les questions impromptues posées aux ou par les candidats et l’examen final PADI Divemaster, passez la plupart de votre temps à discuter des zones problématiques et à développer les zones d’intérêt.
• Assigner la remédiation en équipe. Demandez aux candidats de s’entraider en associant leurs points faibles et leurs points forts. Cela permet aux deux candidats d’apprendre. D’ailleurs, une approche efficace est souvent contre-intuitive : demandez au candidat le plus faible d’enseigner le sujet ou de le présenter au candidat le plus fort. Le professeur devra bien apprendre le sujet, et l’élève pourra l’aider si la leçon n’est pas tout à fait correcte.
• Demander à voir leur travail. En particulier pour les problèmes de physique faisant appel aux mathématiques, demandez à voir le travail des candidats. Souvent, une erreur relativement simple et facile à corriger – comme l’oubli répété de déplacer une décimale – est à l’origine de ce qui semble être une grande lacune dans les connaissances.
• Répondre en posant des questions. En tant que mentor, vous essayez de guider l’apprentissage de la réflexion, alors utilisez des questions suggestives lorsque vous le pouvez. Par exemple, supposons qu’un candidat se trompe constamment dans ses calculs concernant les réserves d’air et qu’en examinant son travail, vous constatez qu’il a oublié de convertir la pression hydrostatique en pression absolue. Vous pourriez dire quelque chose comme : « C’est la pression correcte pour la profondeur – mais doit-on utiliser la pression hydrostatique ou la pression absolue à partir de maintenant ? ». Si le déclic ne se produit pas, vous devrez peut-être poser d’autres questions indicatives ou être plus direct, mais souvent, la première question suffit pour que le candidat se dise « ah ha ».
• Montrer des exemples, surtout en physique/mathématiques. Lorsque vous utilisez des exemples du monde réel, la plupart des gens sont meilleurs en physique et en mathématiques qu’ils ne le pensent. Pour remédier aux difficultés liées à la loi de Boyle, par exemple, s’il comprend le concept mais a du mal à déterminer les changements de pression/volume, ne commencez pas par V1 x P1 = V2 x P2. Commencez plutôt par quelque chose comme : « Bon, nous sommes à 20 mètres/60 pieds et nous avons 2 litres d’air dans un parachute de levage que nous ramenons à la surface et nous voulons savoir quelle sera sa taille lorsque nous y arriverons. Alors, quel est le volume de départ – volume un ? Quelle est la pression de départ – pression 1 (questions directrices) ? » Après avoir répondu à ces questions, écrivez V1 x P1 = V2 x P2, en indiquant immédiatement le volume, la pression, etc. afin d’utiliser la formule dans son contexte. Continuez de cette manière pour que la formule prenne tout son sens au lieu de ressembler à un charabia arithmétique abstrait.
• Répartir les tâches. Fixez des dates pour l’achèvement des diverses tâches d’étude indépendante, vos révisions avec les candidats, etc., mais faites en sorte que le point final soit la certification. Il n’est pas nécessaire de se précipiter – en étalant et en intégrant l’apprentissage de la théorie de la plongée au reste du cours, vous disposez non seulement d’un temps d’étude suffisant, mais aussi de beaucoup de temps pour l’application au monde réel, le travail en équipe et les révisions impromptues. Cela vous soulage, vous et les candidats, et cela se traduit généralement par un meilleur résultat.

  À venir

Dans la deuxième partie de cette série, nous verrons comment harmoniser la formation PADI Divemaster en milieu protégé en utilisant l’approche des stages ou des scénarios.